Ce livre changera votre vie : Ma fabuleuse aventure avec les bourdons de Dave Goulson (traduit par Jérémy Oriol)
A la suite d’un projet scientifique familial pendant lequel nous avons analysé notre utilisation de plastiques, et grâce en grande partie à un projet scolaire sur les abeilles, je suis tombée sur ce livre. Il se trouvait que j’avais une matinée libre à Glasgow, où j’ai eu le temps de flâner dans une grande librairie bien fournie. J’y ai découvert deux livres sur les bourdons par Dave Goulson. J’ai commencé par A Sting in the Tale, un récit autobiographique où l’auteur décrit son chemin vers la recherche en entomologie spécialisant dans le bourdons, et quelques-uns de ses projets de recherche.
Je ne sais pas pour vous, mais avant de commencer ‘mon’ projet sur les abeilles, je ne savais pas grande chose au-delà des faits que les abeilles habitent dans des ruches, produisent du miel, peuvent piquer et sont très organisées – tout en étant des travailleuse acharnées, bien sûr ! Il se trouve que, comme beaucoup de choses en science quand on commence à creuser, ce résumé est assez simpliste et réductrice. En effet, la plupart des cultures vivrières d’intérêt humain ne sont pas pollinisés par les abeilles à miel. La grande majorité des espèces d’abeilles sont solitaires ou vivent en petits groupes (pas dans des ruches, donc), et dans bien des cas, nous n’avons pas beaucoup d’informations sur comment/où elles vivent.
En plus d’être rempli d’informations, ce livre est divertissent – une caractéristique qui ne s’applique pas à beaucoup de documents que je suis amené à lire. En réussissant cet exploit, Dave Goulson donne au lecteur un vrai sens de l’importance de s’occuper de ces travailleuses dans notre société qui sont trop souvent ignorés et négligées.
Vous êtes peut-être en train de bailler en vous disant « oui, oui, on sait bien que l’avenir de l’homme dépend du devenir des abeilles, mais je n’y peux rien en tant qu’individu ». Mais c’est là le troisième atout du livre : son auteur présente des solutions qu’on peut effectivement appliquer au niveau individuel, et qui auront un impact (et ce n’est pas juste contacter votre député ou pratiquer le vote utile, quel qu’en soit l’utilité de ces pratiques). Et la meilleure c’est que ces solutions ne sont même pas très compliquées ou ardues à mettre en œuvre. C’est même amusant de commencer à les tester – arrêter de tondre si souvent, planter des fleurs et observer les insectes qui apparaissent, créer une rocaille ou tas de bois/débris de plantes pour faire de la place pour des nids.
Chez nous, on les a tous testés – c’est vrai qu’on n’a jamais eu un gazon à l’anglaise, mais la diversité de fleurs qui attendent simplement qu’on arrête de leur couper la tête est époustouflante. Et une fois que les fleurs sortent de leur cachette, les abeilles et autres insectes débarquent. Peut-être que vous n’avez pas de jardin, mais vous pouvez aussi planter pour les abeilles, et cela ne donne pas forcement l’impression « d’accomplir ses obligations » - beaucoup des plantes qu’aiment les abeilles sont aussi utiles aux humains. Par exemple, toute la famille des menthes (oui, il y a une grande famille), le basilique, le lavande, les sauges, les tomates, les hibiscus et tant d’autres. Vous ne vous intéressez peut-être pas aux bestioles, mais vous serez étonné de comment ça vous attire quand vous commencez à remarquer les différentes variétés d’abeilles, leurs couleurs, formes et tailles.
Lisez ce livre, il vous changera vraiment votre vie – un peu d’espoir par les temps qui courent, je ne peux pas en dire trop de bien !