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Cuneus droit (source : Wikipedia)

Rédaction : les réseaux de vrais neurones peuvent nous aider à être plus productifs

Je vous en ai peut-être parlé : en avril 2019 j’ai participé à une formation pour animer des « retraites de rédaction pour les chercheurs de tous bords ». La formation était animée par Prof. Rowena Murray dans un coin reculé de l’Ecosse. Depuis mon retour, bien que je sois revenue euphorique et pleine d’ambition, j’essaie de me convaincre de sortir de ma zone de confort pour mettre en place ce type de retraites ici en France. C’est une recette vraiment incomparable pour tous ceux qui ont besoin d’un espace et d’une structure pour faciliter leur processus de rédaction.

Une des choses qui m’empêchent de rédiger assez moi-même est qu’il me reste toujours autant à lire… Je ne pense pas être la seule à utiliser cette stratégie (facile) de procrastination. Cependant, des fois en lisant on tombe sur quelque chose sur laquelle il vous FAUT écrire, parce que ça vous énerve à un tel point, colle si bien avec vos propres expériences, corrobore vos propres résultats, ou pour une autre raison (dans mon cas c’est généralement de l’ordre du personnel).

C’est exactement ce qui m’est arrivé l’autre jour, non seulement le texte que je lisais m’a poussé à écrire ceci, ça a failli réussir à me pousser jusqu’à sortir de chez moi pour faire quelque chose à propos des retraites de rédaction. Malheureusement, du fait des restrictions actuelles sur les déplacements en vigueur en France, je ne vais pas pouvoir agir tout de suite, mais vous aurez de mes nouvelles !

J’entends la question d’ici « C’était quoi ce texte ? » C’était un article dans The New Yorker sur le texte prédictif (vous pouvez le lire vous-mêmes ici : https://www.newyorker.com/magazine/2019/10/14/can-a-machine-learn-to-write-for-the-new-yorker). [Effectivement, je rattrape mon retard de lecture aussi en ce moment…]

L’auteur a cité des études sur le processus de rédaction en lui-même, et ce qu’en disent les études d’imagerie neurologique (l’article d’origine se trouve ici : /pubmed/24910072). Les auteurs de cette étude ont regardé des écrivains (auteurs de textes créatives) et les ont classés en « expérimentés » et « novices ». L’imagerie neurologique a révélé que des zones du cerveau différentes sont activées dans ces deux populations quand ils rédigent. Il semble que la même région présente une activité augmentée chez écrivains experimentés, les musiciens et les athlètes de haut niveau quand ils exercent leur art – on pourrait l’appeler la zone de « l’entrainement fait la différence » (mais « cuneus droit » est sûrement plus parlant pour les neurologues).

Cela me semble très crédible, en effet quand j’ai participé à la retraite rédaction j’avais l’impression que mon éloquence et mon niveau d’expression augmentaient du simple fait de m’assoir pour écrire régulièrement sur une durée totale de 10 heures. Je soupçonne même que ce n’est pas simplement une histoire de répétition, la confiance joue aussi – quand je suis partie à la retraite je doutais du fait que je puisse produire un texte cohérent, et que je tiendrai dans la durée, mais j’ai réussi à tenir un taux de productivité d’environ 1000 mots par heure.

Et vous savez quoi ? J’ai relu ce que j’ai écrit pendant la retraite (presque un an plus tard), et ce n’est pas si mal !

Comme l’a dit une autre participante à la retraite « Retreating is Engaging ». Puisque vous êtes nombreux à être contraints de travailler à la maison, c’est le moment idéal d’essayer une retraite virtuelle, ça pourrait vous ouvrir les yeux sur un niveau de productivité insoupçonné. Si vous voulez en savoir plus, contactez-moi.

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